Sunday, February 3, 2013


Discours prononcé par M. Lucien Célestin MINKA
après son élection à la Présidence du BANS.


Monsieur le Préfet du Nyong-et-Kellé,
Honorables Députés à l’Assemblée Nationale,
Autorités traditionnelles et religieuses,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier Maître Etienne Gérard KACK KACK, ancien Président National du BANS, actuellement Conseiller Spécial, qui a su rassembler les Ndog-Sul pour les assises du présent Congrès Extraordinaire, après la disparition de notre illustre Président National Augustin Frédéric KODOCK, de regretté mémoire.

Je vous dis merci, vous mes frères, Présidents des grandes familles amies qui êtes venus nous soutenir et nous encourager dans cette exaltante et noble mission qui est l’organisation de nos familles.

A vous congressistes,
Jeunes Ndog-Sul
Femmes Ndog-Sul et tous les Ndog-Sul venus des différents coins, je vous dis merci pour l’attitude responsable dont vous avez fait montre tout au long de nos travaux.

Mon sentiment en ce moment où je prends la Présidence Nationale du BANS, est un mélange d’angoisse et de volonté, de tristesse et de détermination.

Car être appelé à conduire une grande famille Bassa, n’est pas chose aisée. Et lorsqu’il s’agit en plus des Ndog Sul – la plus grande famille bassa organisée – la tâche devient immense.

Vous avez à faire à toutes les couches de la société camerounaises, dont 70% représentent des couches vulnérables chez les Ndog-sul.

70% des Ndog-Sul dont l’orientation reste encore difficile malgré les 64 années du BANS.
Quelle angoisse !

Pourtant, ce n’est pas la volonté qui a manqué pendant que les différents Présidents se succédaient. Des efforts ont été faits, mais sans véritablement apporter un bouleversement dans les mentalités.

J’appelle aujourd’hui les autres 30% des Ndog-Sul à faire bloc pour soutenir nos villages qui continuent à sombrer dans la misère.

Ne restez jamais passifs devant une catastrophe.

Devant une catastrophe, vous n’avez qu’une chose à faire, c’est aider, c’est secourir.
Vous pensez rester indifférents ou vous enfuir, laissant les autres dans le malheur, la catastrophe vous rattrape.

Le malheur n’est pas l’affaire des autres. Tout le monde a besoin du mieux-être.
J’accepte prendre la présidence de BANS pour rassembler toutes les filles et tous les fils Ndog Sul même ceux qui se seront mis en marge, quelle que fût la raison. Nous ne sommes pas un parti politique que l’on peut quitter à volonté pour rejoindre un autre. Vous êtes tous des Ndog Sul et cela ne peut être autrement, nous avons besoin de vous tous pour l’immense tâche de développement qui est la nôtre.

Je suis un farouche ennemi de l’inaction, de la morosité, de la sinistrose et du fatalisme car, quand on compte sur le pire on y participe ; quand on compte sur le mieux on y contribue.

Je vous invite donc mes chers frères et sœurs à contribuer pour tendre vers le mieux.
Tendre vers le mieux c’est faire des progrès tous les jours ; c’est avancer tous les jours ; c’est poser des actions constructives tous les jours ; c’est faire un pas de plus tous les jours sur le chemin du progrès.

Nous cheminerons avec ceux qui sont prêts, ceux qui savent qu’il faut avancer tous les jours. Nous serons probablement rejoints sur ce chemin du progrès, par ceux qui auront eu la volonté par la suite.

 Nous n’accepterons ni être retardés dans notre avancée, ni être freinés par ceux qui auront choisi la paresse, l’oisiveté, l’alcoolisme et la toxicomanie.

Par contre, nous leur mènerons une guerre sans merci, avec l’appui des forces de l’ordre.

Comment expliquer que certains de nos enfants dorment encore affamés ; comment expliquer que certains de nos enfants ne peuvent pas aller à l’école et bénéficier de l’instruction qui ouvre les portes de la vie ; comment expliquer que certains de nos frères et sœurs déambulent à longueur de journées dans nos villes, alors qu’ils ont abandonné leurs terres coutumières qui ne demandent qu’à être exploitées ; comment expliquer que dans  nos villages, certains de nos frères et sœurs passent le plus clair de leur temps assis à la véranda des bars à la quête d’une hypothétique bière ; comment expliquer que certains de nos pères et mères ont pris pour activité principale, la pratique de la sorcellerie, de l’envoûtement, de l’empoisonnement, de la destruction des cultures, et ceci en y entraînant de jeunes enfants.

Il faut que tout cela cesse. Nous en avons les moyens si nous nous mettons ensemble.
Nous avancerons vers le haut mais, tout en sachant traiter les problèmes d’ici-bas.
Nous sommes conscients des difficultés inhérentes à la vie de nos populations villageoises:

-         Le manque d’eau potable
-         L’absence des pistes de collecte
-         Le manque de formations sanitaires
-         Le manque de salles de classes
-         L’absence d’électrification rurale, et j’en passe.

Avec notre détermination à tous, frères et sœurs, et l’appui des pouvoirs publics, nous arriverons à bout de ces calamités.

Dans les douze mois à venir, chaque village Ndog-Sul devra compter au moins deux forages d’eau potable, dont un au niveau de l’école publique. Une commission sera mise sur pied au courant de la semaine prochaine pour l’évaluation et la réalisation de ce projet.

Pour ceux qui voudront travailler, nous leur apprendrons à avoir de l’argent. Je dis bien à avoir et non à chercher. Car il est facile de passer toute une vie à chercher sans jamais avoir.

Nous nous organiserons en groupes de travail pour cultiver nos terres. Pour cela, nous irons prendre l’argent auprès des organismes étatiques, para étatiques et même privés qui attendent voir notre capacité d’organisation pour nous octroyer ces importantes sommes d’argent qui nous sont destinées.

Travailler nos terres est notre seule porte de sortie de la misère, et nous devons vite faire, car au dessus de nos têtes planent des vautours qui s’accapareront de tout espace non exploité.

 Des vastes exploitations conduiront inéluctablement à la construction des routes et des pistes de collectes. A la construction de nouvelles salles de classes, à l’électrification rurale et à l’amélioration des conditions sanitaires.

Nous sommes des êtres humains et avons dépassé l’étape de la vie animale qui se limite à la satisfaction des besoins élémentaires qui sont manger et dormir. Nous devons travailler pour notre bien être, nous devons améliorer nos conditions de vie et bâtir un monde meilleur pour les générations à venir. C’est notre mission sur cette terre, mission qui nous demande à travailler continuellement.

Nous avons commencé la création il ya quelques années d’une coopérative financière qui compte quelques dizaines de millions de francs CFA aujourd’hui. Nous allons finaliser cette création et commencer à mettre de l’argent à la disposition des membres pour le préfinancement de leurs travaux. Toutefois, nous attirons votre attention  pour que vous sachiez que l’argent n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour atteindre un idéal.

Si vous n’avez pas de projet bien mûri, l’argent ne vous servira à rien. Nous vous invitons en conséquence dès maintenant à commencer à élaborer votre projet.

Nous avons invité certaines familles Bassa à se joindre à nous, pour les présents travaux. Nous qui nous ont agréablement surpris dans leurs discours respectifs centrés sur l’union. Nous les prions à prendre une part active dans nos réflexions et ne pas hésiter à se joindre à nous pour plus de dynamisme et de crédit. Il n’y a pas de vrai bonheur à être heureux tout seul. Il est temps que nous apprenions à fédérer nos forces, à travailler ensemble pour plus d’efficacité. Pour le bien de nos peuples, mettons nos intelligences ensemble, mettons nos moyens ensemble, mettons nos forces ensemble ; l’individualisme n’est plus d’actualité dans ce monde de globalisation.

Chers Présidents des familles amies. Les Ndog-Sul ont créé leur association en 1948 dans le but de se connaître et de s’entraider. Plusieurs années plus tard, vous nous y avez rejoints. Nous croyons sincèrement qu’il est temps que nous passions à un stade plus dynamique qui tranche net des longs et beaux discours, des chèvres et des gros mets de concombre. Aujourd’hui, nous vous tendons la main. Rejoignez nous et ensemble cheminons vers la prospérité.

La prospérité doit être organisée, suivie et quantifiée. Dès aujourd’hui, mettons une organisation ensemble, suivons la, et mesurons-en les résultats tous les ans. Nous parlions tantôt de 30% des Ndog-sul qui sont relativement nantis, mais mélangés au reste, leur prospérité est à peine visible. Il en est de même pour vous et pour toutes nos autres grandes familles.

Dans quelques jours, nous allons entreprendre des tournées pour visiter chacune de nos sections, chacun de nos villages. A chacune des étapes, nous exigerons la présentation d’une réalisation phare en prélude de toutes assises.

En adoptant tous le même mode opératoire, nous aurons engagé la vraie lutte contre la pauvreté dans les familles BASSA.


DU HAUT DU MONT MALABO
DES ENTRAILLES DE NGOG-LITUBA
DE L’ECORCE DE NOS FRONTIERES

Je lance un vibrant appel à toutes nos grandes familles BASSA à s’unir pour un développement réel.

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