Interview
exclusive du Secrétaire Général du Bureau National Exécutif du Boma Adna
Ndog-Sul (B.A.N.S.)
Bonjour M. Le Secrétaire Général de
l'Amicale B.A.N.S. Pouvez-vous vous présenter vous-même à nos lecteurs?
Volontiers. Je suis MAYEMI ma NYEMB MAYEMI ma NTEP NACK
BASSONG ba MPECK NJOI MINYEM mi BALIGBE ba EBEL ba SUL KOG i NAN NGOO BOT i
NGOG LITUBA. Mon prénom est Daniel.
Je suis Chef Traditionnel du village BIBODI dans
l’arrondissement de NGOG-MAPUBI. Je suis entré au Bureau National du BANS en
1987 au Congrès dit de « LA RENAISSANCE » de Lindoi comme
Commissaire-aux-comptes, reconduit au Congrès de MAYEBECK et élu Secrétaire
Général au Congrès « LOG BAKOO 2000 ESPOIR ». Au Congrès de « LA
MATURITE » à MANGUENDA II, pour des raisons de santé, j’ai dû prendre un
repos sabbatique pour revenir lors du Congrès « MAMBINE NOUVELLE
DYNAMIQUE » en 2012 par acclamation. Je vous épargne tous les détails qui
pourraient rallonger la présentation.
Vous avez été élu à ce poste au dernier
congrès en 2012 à Mambinè. A mi-parcours, quels sont vos sentiments sur la
marche actuelle du B.A.N.S.?
Votre question m’embarrasse quelque peu dans la mesure où
je ne peux pas être juge et partie. J’appartiens à une équipe dont le capitaine
est Lucien Célestin MINKA. Il me semble logique de laisser aux autres le soin
de nous juger, de « juger le maçon au pied du mur ».
Quels sont les principaux objectifs de
votre mandat en tant que Secrétaire Général?
Tout d’abord, je vous renvoie au
« Discours-Programme » de notre Président National contenu dans le
document qui sanctionne les travaux du Congrès « MAMBINE NOUVELLE
DYNAMIQUE » ainsi que sur le site web www.bomaadnandogsul.blogspot.com.
En voici quelques extraits :
« J’accepte prendre la Présidence du BANS pour
rassembler toutes les filles et tous les fils Ndog-Sul, même ceux qui se seront
mis en marge, quelle que fût la raison. Nous ne sommes pas un parti politique
que l’on quitte à volonté pour rejoindre un autre. Vous êtes tous des Ndog-Sul
et nous avons besoin de vous tous pour l’immense tâche de développement qui est
la nôtre. »
« Nous sommes conscients des difficultés inhérentes
à la vie de nos populations villageoises : le manque d’eau potable,
l’absence des pistes de collecte, le manque de formations sanitaires, le manque
de salles de classes, l’absence d’électrification rurale et j’en passe. Avec
notre détermination, frères et sœurs, et l’appui des pouvoirs publics, nous
viendrons à bout de ces calamités. »
« Pour ceux qui voudront travailler, nous leur
apprendrons à avoir de l’argent. Je dis bien « à avoir » et non
« à chercher », car il est facile de passer sa vie à chercher sans
avoir. »
« Travailler nos terres est notre porte de sortie de
la misère et nous devons vite faire, car au-dessus de nos têtes planent des
vautours qui s’accapareront de tout espace non-exploité. »
A mon avis, ces quelques extraits illustrent à souhait
les principaux objectifs de notre mandat.
Quels sont, à mi-parcours, les points
positifs de votre mandat?
Puisque vous revenez à la charge en reformulant autrement
votre deuxième question, je puis vous rassurer que depuis 2012 à MAMBINE le
BANS sort progressivement la tête de l’eau. Tenez : certaines sections,
autrefois en hibernation, se réveillent. La revalorisation de nos terres fait
son petit bonhomme de chemin à travers quelques activités agro-pastorales et
surtout la mobilisation des Ndog-Sul autour des idéaux de développement
qu’incarne leur Président National.
Et les points négatifs?
Le Bureau National déplore la non-implication de l’élite
Ndog-Sul dans les activités sociales et économiques du BANS alors que le BANS
connaîtrait un plus grand rayonnement avec le concours de son élite dans le
concert des familles organisées de MBOG LIAA. Nous ne pouvons non plus ne pas
relever le désengagement de notre jeunesse qui refuse de jouer pleinement son
rôle de forces vives.
Quel est le rôle du Secrétariat Général
dans une structure associative comme le B.A.N.S.?
Le Secrétariat Général dans toute organisation constitue
la « cheville ouvrière » de cette structure. J’irai plus loin en le
comparant à l’unité centrale d’un ordinateur. Il est chargé de la rédaction des
comptes-rendus et procès-verbaux des réunions du Bureau National. Il convoque
les réunions sur instruction du Président National. Il est l’interface entre le
Bureau National et les Sections du BANS à l’échelle nationale et
internationale. Il assure la bonne conservation des archives du BANS.
Est-ce facile de travailler avec et pour
les Ndog-Sul?
Comme notre emblème est la fourmi, nous disons sans
ambages que travailler avec et pour les Ndog-Sul n’est pas chose aisée. Qui se
sentirait à l’aise avec un panier de fourmis magnans sur la tête ? Ne
dit-on pas que « nul n’est prophète chez soi » ? Tout milieu familial
est toujours empreint de suspicions, de doutes, de délations, de commérages
tendant à discréditer tout responsable… Qu’à cela ne tienne, tout acte posé au
profit de la famille n’est jamais perdu. Nous devons donc transcender tout ce
qui viendrait perturber notre plan d’action visant le bonheur de notre famille.
Un adage Bassa dit ceci : « Ba nlébél bé mbog bikét bi péé ».
Mot à mot, cela signifie : « on ne renonce pas au patriarcat parce
qu’on ne vous a pas donné la vipère ». C’est tout dire !
Le mini-congrès Mayebeg 2015 est en
préparation. Quel en est l'objectif?
Le mini-congrès en préparation permet à notre Amicale de
marquer un arrêt à mi-parcours pour regarder dans le rétroviseur à l’effet de
voir si les prévisions ont été réalisées, si les objectifs ont été atteints à
ce niveau du mandat. Sinon, il s’agira de déceler ce qui nous aurait empêchés
d’atteindre nos objectifs et pouvoir corriger les écarts négatifs. Le
mini-congrès permet aussi d’entrevoir la
poursuite des objectifs pour l’atteinte du point d’achèvement du but final.
Quelles dispositions sont-elles prises
pour s'assurer que ce sera un succès comme le Congrès Mambinè 2012?
Pour la gouverne des uns et des autres, ce mini-congrès
se tiendra effectivement les 2 et 3 mai
2015 à MAYEBECK. D’ici-là, il est prévu deux réunions du Bureau National
Exécutif et deux Assemblées Générales Intersections précisément le 21 février
2015 et le 28 mars 2015 à MAMBINE. Ces importantes rencontres nous permettent
de préparer ce mini-congrès, donc son succès dépendra d’une synergie agissante
entre le Bureau National et les Sections BANS.
Avez-vous un mot à l'égard des sections
par rapport à la préparation de ce mini-congrès?
J’ose croire que les sections BANS sont assez matures
quant à la préparation d’un tel évènement. D’ailleurs, nous attendons vivement
leurs suggestions lors des réunions évoquées ci-dessus. Qu’elles sachent que le
mini-congrès sera une grande séance de travail plutôt qu’une occasion de
réjouissances populaires.
Il existe des Commissions Spécialisées
Permanentes mises en place par le Bureau National. Quelles sont-elles et quel
est leur rôle?
Cinq C.S.P. (Commissions Spécialisées Permanentes) sont
constituées. Il s’agit de :
-
La
Commission Culture et Société
-
La
Commission Economie et Développement
-
La
Commission Finance
-
La
Commission Juridique et de Règlement des Conflits
-
La
Commission Communication.
Chacune d’elles a reçu sa « feuille de route ».
Le Bureau National Exécutif attend d’elles une collaboration sans failles et
une célérité dans le traitement des dossiers à elles confiés.
Comment peut-on faire partie de ces
Commissions Spécialisées?
Les membres desdites commissions sont cooptés de par leur
localisation géographique et de par leur cursus scolaire et universitaire.
Une tournée des sections a été conduite de
main de maître par le Président National Lucien Célestin MINKA en fin
2013/début 2014. En tant qu'élément central de ladite tournée. Quels
enseignements en avez-vous tirés?
Certaines sections fonctionnent normalement, d’autres
sont encore à la traîne, celles-ci doivent se mettre normalement au travail
sinon le train du développement risque de les laisser en gare.
Les Ndog-Sul montrent-ils de l'engouement
pour le B.A.N.S.?
Comme je l’ai dit plus haut, je réitère mon propos en
vous déclarant que l’élite Ndog-Sul ne manifeste pas d’engouement pour le BANS.
Je ne sais pas trop pourquoi. On dirait que le BANS ne concerne que les ruraux
et la classe moyenne des villes alors que le BANS a besoin de toutes les
composantes Ndog-Sul pour une solidarité agissante, pour une synergie de
développement. « L’union fait la force ».
Le Président National avait placé le
présent mandat sous le signe de l'émergence économique des Ndog-Sul. Au jour
d'aujourd'hui, où en êtes-vous avec les activités de développement
communautaire? Quantitativement parlant, qu'est-ce qui a été réalisé dans le
domaine de la cacaoculture par les membres du B.A.N.S.? Quels sont les
perspectives dans ce domaine?
Si nous sommes honnêtes, nous devons admettre unanimement
que depuis la création du BANS en 1946, les Ndog-Sul n’avaient jamais pu
s’investir dans des activités économiques telles que l’agriculture, celle-ci
étant considérée comme notre cheval de bataille contre la pauvreté. Le
Président National, Lucien Célestin MINKA, vient de lancer une vaste campagne
de cacaoculture visant à atteindre le cap de 10.000ha d’ici 2020 à travers les
villages Ndog-Sul. Au Mini-Congrès de mai 2015, nous pourrons dégager la
tendance qui, selon moi, augure de bonnes choses.
Les perspectives et les objectifs sont clairs :
10.000ha avant 2020 et, pourquoi pas, une usine de transformation.
Est-ce que les Ndog-Sul sont réceptifs au
discours concernant le développement communautaire?
La grande majorité est réceptive au discours du
développement communautaire, mais, il faut l’avouer, il existe encore quelques
pesanteurs, des anti-progressistes, des paresseux, des jaloux et j’en passe.
Vous êtes en même temps Chef du village de
Bibodi. Comment parvenez-vous à concilier votre rôle de Chef Traditionnel,
votre vie professionnelle et les fonctions de Secrétaire Général du B.A.N.S?
C’est tout simplement une question d’organisation
rationnelle du travail. Il n’y a pas d’incompatibilité entre les différentes
fonctions que j’occupe. La tâche n’est pas facile, mais « qui veut
peut ».
Quel rôle peuvent jouer les femmes, filles
et jeunes Ndog-Sul dans la nouvelle dynamique mise en place dépuis Mambinè
2012?
Dans tout regroupement humain, fût-il une religion, un
parti politique ou une association, ce sont ces groupes sociaux qui animent et
soutiennent la politique de développement des associations. Le BANS, dans sa
NOUVELLE DYNAMIQUE n’en est pas épargné et s’appuie sur ses femmes, ses filles
et ses jeunes pour son émergence.
Quel est votre dernier mot, M. le
Secrétaire Général?
Un dernier mot : Comme un seul homme, levons-nous et
adhérons sans exclusive à la politique de développement impulsée par la
NOUVELLE DYNAMIQUE si chère à notre Président National.
Nous vous remercions de votre
disponibilité.
C’est moi qui vous remercie de m’avoir ouvert les
colonnes de notre organe d’expression pour donner mon point de vue sur la vie
du BANS.