Wednesday, April 23, 2014

Interview du Président National du Boma Adna Ndog-Sul (BANS), Lucien Célestin MINKA, à Le Journal du BANS

Interview du Président National du Boma Adna Ndog-Sul (BANS), Lucien Célestin MINKA, à Le Journal du BANS

Bonjour Président. Vous avez brillamment été porté à la tête du BANS au dernier Congrès de cette amicale familiale en mai 2012. Un peu plus d’un an et demi après, Votre ambition reste-t-elle la même ou s’est-elle décuplée ?

Merci Roland Philippe.

Je me rends compte que tu t’es résolument jeté corps et âme dans la fonction de communicateur que tu occupes au sein du BANS.

Maintenant, pour répondre à ta question de savoir si mon ambition reste la même ou si elle s’est décuplée, je dirai que je suis plutôt galvanisé, au vu de l’engouement des Ndogsul qui adhèrent aux projets de développement à eux proposés jusqu’alors. Comment ne pas l’être lorsqu’on voit avec quelle énergie ces populations se mettent au travail sans attendre un quelconque préfinancement qui serait utopique à la date d’aujourd’hui.

Ledit congrès venait après une longue période de sommeil du BANS. Y a-t-il eu des difficultés particulières liées à son organisation ?

Comme la plupart des associations, notre grande famille a connu une forme de léthargie dont les raisons sont connues de tous.
La famille Ndogsul étant organisée et structurée, il nous a suffi de mettre un bureau en place pour la préparation du congrès avec pour Président l’ancien Président National Etienne Gérard KACK KACK.

Lorsqu’on se souvient des problèmes qu’a connus le Congrès qui l’avait précédé à Manguenda II, des dispositions avaient-elles été prises pour que les congressistes ne fassent plus face aux mêmes difficultés ?

Le Président du comité d’organisation a veillé personnellement pour que nous ne tombions plus dans les mêmes erreurs du passé. Mais comme aucune œuvre humaine n’est parfaite, nous pensons néanmoins, pour notre part qu’il y a eu très peu d’insatisfaits.

Un an et demi après votre élection comme guide de la famille Ndog-Sul, avez-vous le sentiment d’être écouté par ceux qui vous ont élus ?

Pour ceux qui m’ont élu ou pour l’ensemble des Ndogsul à qui je m’adresse, je te dirai, Roland, que la seule mesure de l’écoute dont je dispose, c’est le résultat sur le terrain.
L’évangile déclamé tous les jours par les différents dirigeants des églises est–il écouté ?

Mr le Président National, à quoi sert le Bureau National du BANS ?

Le Bureau National du BANS est l’organe suprême de toute l’organisation de la grande famille Ndogsul. C’est en son sein que sont élaborées toutes les stratégies et politiques pour le développement et le maintien de l’unité de notre famille.

Vous avez engagé le BANS dans la voie du développement. Qu’est-ce qui vous y a poussé et comment comptez-vous atteindre vos objectifs ?

Dans mon discours d’acceptation de la charge de Président National des Ndogsul, j’ai sans ambages invité chacun de nous à se mettre au travail, seul gage de notre prospérité. L’expérience de la vie m’a montré que l’on ne peut pas aller bien loin en restant les pieds et les bras croisés. Nous avons des terres, CULTIVONS LES !

Avez-vous le sentiment que les Ndog-Sul peuvent véritablement prendre le chemin du développement ? Si oui, quels sont les moyens mis en œuvre pour les y conduire ?

La manne tombait du ciel, comme les récits nous le disent. J’ai déjà passé plus d’un demi siècle dans ce monde, j’ai vu la pluie, des grêlons, la neige tomber, mais rien d’autre qui m’autorise à rester scruter le ciel du matin au soir dans l’attente d’une éventuelle manne. Notre manne, ce sont nos terres que nous avons en abondance. CULTIVONS LES !

La plus grande partie des membres du BANS se trouve dans les villages où elle milite au sein des sections dites « rurales ». Quelle place occupent lesdites sections dans votre plan de développement ?

Mon discours est orienté principalement vers eux. Tout d’abord parce qu’ils sont les plus nombreux et ensuite ce sont eux les gardiens de nos terres.

Nous pensons qu’ils peuvent être la charrue qui entraîne tous les Ndogsul vers le développement.

Quels rôles doivent jouer les sections « métropolitaines » dans l’épanouissement des Ndog-Sul ?

Les Ndogsul, membres de nos sections, sont confrontés à un double dilemme pour la plupart : pourquoi continuer à rester en ville alors que la vie devient de plus en plus difficile et comment financer et suivre à distance une exploitation agricole dans mon village sachant pertinemment que mes économies seront détournées ?

Plusieurs réunions intersections ont été organisées depuis votre avènement à la tête du BANS. Avez-vous le sentiment que les choses  changent sur le plan managérial dans les sections ?

Les habitudes ont la peau dure. S’attendre à un changement radical dans l’immédiat serait utopique. Par contre, nous notons des éclaircies par-ci par-là dans le comportement de certains de nos frères.

Mais sur un plan général, il est à noter que beaucoup attendent encore que le Président National, par un coup de baguette magique, transforme leur vie.


Qu’en est-il de la Coopérative du BANS dont l’idée a été lancée il y a belle lurette mais qui tarde à se concrétiser ? Quel rôle pourrait-elle jouer dans votre plan de développement ?

L’idée de la COBANS, hier et encore aujourd’hui, est de créer un fonds de financement  de nos différentes activités paysannes. Le projet a connu un grand retard dû aux raisons évoquées ci-dessus.

Aujourd’hui la machine est lancée pour que le 26 mai prochain un bureau exécutif soit mis en place pour le début des activités de financement.

Vous venez de boucler la tournée du Bureau National dans les sections. Quels enseignements en tirez-vous ?

 La machine est remise sur les rails.

Avez-vous eu le sentiment que les Ndog-Sul sont sensibles à votre discours ? Avez-vous une mention particulière à attribuer à certaines sections ?

Il est trop tôt de juger ; nous ne sommes qu’à 24 mois.

Un vaste programme basé sur la culture du cacao est en train d’être mis en œuvre au sein du BANS. Qu’est-ce qui a motivé le choix de cette culture chez les Ndog-sul ?

Nos populations paysannes vivent principalement du cacao, du palmier à huile et de quelques autres cultures vivrières.

Pour une explication simple, je vous invite à comprendre que la variété du cacao cultivée au Cameroun dans les conditions actuelles ne sera plus acceptée dans les marchés internationaux dans une brève échéance.

Imaginez un seul instant que nos populations paysannes soient privées des recettes provenant de la vente de leur cacao.

C’est pour cette raison que nous avons voulu prévenir en introduisant dès maintenant la nouvelle variété exigée par les marchés mondiaux.

Avez-vous un message particulier à l’endroit de la jeunesse Ndog-Sul qui, comme la jeunesse camerounaise toute entière, se laisse attirer par les drogues dures et douces ?

Un peuple qui ne peut pas compter sur sa jeunesse est appelé à disparaître. Il est donc impératif pour nous autres, parents, de veiller en occupant pleinement nos enfants, car lorsqu’on travaille, on n’a pas de temps pour se pervertir.

Avez-vous un message particulier à l’endroit des femmes Ndog-Sul ?

Dans nos différentes civilisations africaines, la femme a toujours constitué le socle de la famille. La nourricière, l’éducatrice, la garante des valeurs.

Que la femme Ndogsul retrouve sa place d’honneur.

Que recommandez-vous aux dirigeants des sections dans la gestion des activités de leur entité ?

Ecoute et transparence.

Merci, Monsieur le Président, de nous avoir accordé de votre précieux temps pour cette interview.


Je te remercie Roland et t’exhorte à aller de l’avant.

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