Interview du Président National du Boma Adna Ndog-Sul
(BANS), Lucien Célestin MINKA, à Le Journal du BANS
Bonjour
Président. Vous avez brillamment été porté à la tête du BANS au dernier Congrès
de cette amicale familiale en mai 2012. Un peu plus d’un an et demi après, Votre
ambition reste-t-elle la même ou s’est-elle décuplée ?
Merci Roland Philippe.
Je me rends compte que tu t’es résolument jeté
corps et âme dans la fonction de communicateur que tu occupes au sein du BANS.
Maintenant, pour répondre à ta question de savoir
si mon ambition reste la même ou si elle s’est décuplée, je dirai que je suis
plutôt galvanisé, au vu de l’engouement des Ndogsul qui adhèrent aux projets de
développement à eux proposés jusqu’alors. Comment ne pas l’être lorsqu’on voit
avec quelle énergie ces populations se mettent au travail sans attendre un
quelconque préfinancement qui serait utopique à la date d’aujourd’hui.
Ledit
congrès venait après une longue période de sommeil du BANS. Y a-t-il eu des
difficultés particulières liées à son organisation ?
Comme la plupart des associations, notre grande
famille a connu une forme de léthargie dont les raisons sont connues de tous.
La famille Ndogsul étant organisée et structurée,
il nous a suffi de mettre un bureau en place pour la préparation du congrès
avec pour Président l’ancien Président National Etienne Gérard KACK KACK.
Lorsqu’on
se souvient des problèmes qu’a connus le Congrès qui l’avait précédé à
Manguenda II, des dispositions avaient-elles été prises pour que les
congressistes ne fassent plus face aux mêmes difficultés ?
Le Président du comité d’organisation a veillé
personnellement pour que nous ne tombions plus dans les mêmes erreurs du passé.
Mais comme aucune œuvre humaine n’est parfaite, nous pensons néanmoins, pour
notre part qu’il y a eu très peu d’insatisfaits.
Un an
et demi après votre élection comme guide de la famille Ndog-Sul, avez-vous le
sentiment d’être écouté par ceux qui vous ont élus ?
Pour ceux qui m’ont élu ou pour l’ensemble des
Ndogsul à qui je m’adresse, je te dirai, Roland, que la seule mesure de l’écoute
dont je dispose, c’est le résultat sur le terrain.
L’évangile déclamé tous les jours par les
différents dirigeants des églises est–il écouté ?
Mr le
Président National, à quoi sert le Bureau National du BANS ?
Le Bureau National du BANS est l’organe suprême
de toute l’organisation de la grande famille Ndogsul. C’est en son sein que
sont élaborées toutes les stratégies et politiques pour le développement et le
maintien de l’unité de notre famille.
Vous
avez engagé le BANS dans la voie du développement. Qu’est-ce qui vous y a
poussé et comment comptez-vous atteindre vos objectifs ?
Dans mon discours d’acceptation de la charge de
Président National des Ndogsul, j’ai sans ambages invité chacun de nous à se
mettre au travail, seul gage de notre prospérité. L’expérience de la vie m’a
montré que l’on ne peut pas aller bien loin en restant les pieds et les bras
croisés. Nous avons des terres, CULTIVONS LES !
Avez-vous
le sentiment que les Ndog-Sul peuvent véritablement prendre le chemin du
développement ? Si oui, quels sont les moyens mis en œuvre pour les y
conduire ?
La manne tombait du ciel, comme les récits nous
le disent. J’ai déjà passé plus d’un demi siècle dans ce monde, j’ai vu la
pluie, des grêlons, la neige tomber, mais rien d’autre qui m’autorise à rester
scruter le ciel du matin au soir dans l’attente d’une éventuelle manne. Notre
manne, ce sont nos terres que nous avons en abondance. CULTIVONS LES !
La plus
grande partie des membres du BANS se trouve dans les villages où elle milite au
sein des sections dites « rurales ». Quelle place occupent lesdites
sections dans votre plan de développement ?
Mon discours est orienté principalement vers eux.
Tout d’abord parce qu’ils sont les plus nombreux et ensuite ce sont eux les
gardiens de nos terres.
Nous pensons qu’ils peuvent être la charrue qui
entraîne tous les Ndogsul vers le développement.
Quels
rôles doivent jouer les sections « métropolitaines » dans
l’épanouissement des Ndog-Sul ?
Les Ndogsul, membres de nos sections, sont
confrontés à un double dilemme pour la plupart : pourquoi continuer à
rester en ville alors que la vie devient de plus en plus difficile et comment
financer et suivre à distance une exploitation agricole dans mon village
sachant pertinemment que mes économies seront détournées ?
Plusieurs
réunions intersections ont été organisées depuis votre avènement à la tête du
BANS. Avez-vous le sentiment que les choses
changent sur le plan managérial dans les sections ?
Les habitudes ont la peau dure. S’attendre à un
changement radical dans l’immédiat serait utopique. Par contre, nous notons des
éclaircies par-ci par-là dans le comportement de certains de nos frères.
Mais sur un plan général, il est à noter que
beaucoup attendent encore que le Président National, par un coup de baguette
magique, transforme leur vie.
Qu’en
est-il de la Coopérative du BANS dont l’idée a été lancée il y a belle lurette
mais qui tarde à se concrétiser ? Quel rôle pourrait-elle jouer dans votre
plan de développement ?
L’idée de la COBANS, hier et encore aujourd’hui,
est de créer un fonds de financement de
nos différentes activités paysannes. Le projet a connu un grand retard dû aux
raisons évoquées ci-dessus.
Aujourd’hui la machine est lancée pour que le 26
mai prochain un bureau exécutif soit mis en place pour le début des activités
de financement.
Vous
venez de boucler la tournée du Bureau National dans les sections. Quels
enseignements en tirez-vous ?
La machine est remise sur les rails.
Avez-vous
eu le sentiment que les Ndog-Sul sont sensibles à votre discours ?
Avez-vous une mention particulière à attribuer à certaines sections ?
Il est trop tôt de juger ; nous ne sommes
qu’à 24 mois.
Un
vaste programme basé sur la culture du cacao est en train d’être mis en œuvre
au sein du BANS. Qu’est-ce qui a motivé le choix de cette culture chez les
Ndog-sul ?
Nos populations paysannes vivent principalement
du cacao, du palmier à huile et de quelques autres cultures vivrières.
Pour une explication simple, je vous invite à
comprendre que la variété du cacao cultivée au Cameroun dans les conditions
actuelles ne sera plus acceptée dans les marchés internationaux dans une brève
échéance.
Imaginez un seul instant que nos populations
paysannes soient privées des recettes provenant de la vente de leur cacao.
C’est pour cette raison que nous avons voulu
prévenir en introduisant dès maintenant la nouvelle variété exigée par les
marchés mondiaux.
Avez-vous
un message particulier à l’endroit de la jeunesse Ndog-Sul qui, comme la
jeunesse camerounaise toute entière, se laisse attirer par les drogues dures et
douces ?
Un peuple qui ne peut pas compter sur sa jeunesse
est appelé à disparaître. Il est donc impératif pour nous autres, parents, de
veiller en occupant pleinement nos enfants, car lorsqu’on travaille, on n’a pas
de temps pour se pervertir.
Avez-vous
un message particulier à l’endroit des femmes Ndog-Sul ?
Dans nos différentes civilisations africaines, la
femme a toujours constitué le socle de la famille. La nourricière,
l’éducatrice, la garante des valeurs.
Que la femme Ndogsul retrouve sa place d’honneur.
Que
recommandez-vous aux dirigeants des sections dans la gestion des activités de
leur entité ?
Ecoute et transparence.
Merci,
Monsieur le Président, de nous avoir accordé de votre précieux temps pour cette
interview.
Je te remercie Roland et t’exhorte à aller de
l’avant.
No comments:
Post a Comment