TOURNEE DU BUREAU NATIONAL DU BANS DANS LES SECTIONS
Du 16 novembre 2013
AU 25 janvier 2014
Il faut vraiment s’en tenir au proverbe français qui dit : « tout
est bien qui finit bien », car le début de cette tournée a failli tourner
au vinaigre. La première étape prévue ce 16 novembre 2014 à Lihong s’est
révélée un non-évènement, car le Bureau National n’était nullement attendu. Le
Président National et sa suite ont, non seulement bravé des pistes à peine
utilisables par des êtres humains, mais se sont heurtés à l’indolence et à
l’indifférence des membres du BANS de la section de Lihong. C’est dans le
désarroi mais avec l’espoir que les étapes suivantes seraient différentes que
la délégation a rejoint les deux véhicules du cortège pour prendre la direction
de Bobog I, Bobog II, Minsè, Bot-Makak et Ngi-Mangenda, sections devant être
visitées le même jour. En dehors de l’étape de Bot-Makak et de toute la zone
Log-Bakoo qui ont elles aussi accouché d’une souris, les autres étapes de la
journée, ainsi que celles des journées suivantes, ont été de véritables moments
de communion entre les Ndog-Sul et l’exécutif qu’ils ont mis en place en mai
2012 à Mambinè.
Cette tournée devait mener le Bureau National dans les sections suivantes
en plus de celles citées ci-dessus :
Le 17 novembre 2013 : Mangenda II ; Bibodi ;
Libellingoi-nord ; Libellingoi-sud ; Lamal-Pougè et Ngoung.
Le 04 janvier 2014 : Mayebeg ; Manyai ; Mambinè ;
Lindoi ; Nkong-Nkeñi et Makak.
Le 05 janvier 2014 : Bakoukoue ; Otélé ; Mom-gare ;
Song-Ntap ; Mambando et Mom II.
Le 18 janvier 2014 : Boumkok ; Maboun ; Mbalmayo et Yaoundé.
Le 19 janvier 2014 : Eséka ; Makop ; Makak-Log Bakoo, Ngi
Bongo et Si Bongo
Le 25 janvier 2014 : Edéa ; Limbé et Douala.
Joli programme dont l’un des défis était de tester l’endurance physique des
membres du Bureau National du BANS dans un périple qui devait les mener parfois
aux confins du département du Nyong-et-Kellé, du Nyong-et-Soo, du Mfoundi, de
la Sanaga-Maritime, du Wouri et du Fako. En effet, le premier constat qui se
dégageait aisément surtout lorsqu’on parcourait cet itinéraire dans les
villages d’origines des Ndog-Sul est que notre zone a besoin de routes dignes
de ce nom.
Cependant, que ce soit dans la partie la plus au nord, que dans celle
s’étendant de l’axe lourd Douala-Yaoundé à la voie ferrée, une chose saute aux
yeux : les Ndog-sul ne se croisent pas les bras. Cependant, beaucoup reste
à faire pour que ceux-ci atteignent la vitesse de croisière dans la mise en
place des outils de développement de leurs contrées. C’est pour cela que le
discours du Président National, Lucien Célestin MINKA, assisté pour la circonstance
par ses deux Vice-présidents, NJECK Simon Pierre et Mme Germaine EONE, a été
constant : Les Ndog-Sul doivent impérativement se (re)mettre au travail.
Il a, à toutes les étapes, y compris celles des sections métropolitaines de
Yaoundé et de Douala, insisté sur la nécessité de la mise en place de
structures agricoles dans nos villages susceptibles de rendre nos populations
dans ces contrées économiquement autonomes.
Il a convoqué deux faits majeurs. Le premier est que les Ndog-sul sont
issus de zones avec de vastes étendues de terre non-exploitée. Le second est
que la terre n’appartenant à personne mais à l’état, si cette terre n’était pas
exploitée, selon des lois récentes sur le fonctionnement des affaires foncières
décidées à l’Assemblée Nationale, l’état
en userait à sa guise et il ne serait pas curieux de constater que de grandes
sociétés agricoles s’installent dans nos contrées. La seule manière de répondre
efficacement à cette menace est de prendre les devant et de travailler nos
terres. Selon lui, l’agriculture et
l’élevage offrent des possibilités énormes d’affranchissement de la pauvreté.
Les cultures vivrières et les spéculations de rente, le petit et le grand
élevage, la transformation des produits obtenus, tout ceci pourrait concourir à
donner aux Ndog-sul la possibilité de subvenir à leurs besoins et à ceux de
leurs proches.
Le Président et sa suite ne sont pas allés dans les sections avec des
discours pompeux qu’on entend ici et là tous les jours. Ils y sont allés avec
une proposition concrète : investir sur le cacao. Il a exhorté les
Ndog-sul à investir sur le cacao. Ceux possédant des cultures existantes ont
été encouragés à en mettre de nouvelles sur pied. Aux autres, il a demandé de
se lancer, car le cacao est la spéculation du présent au Cameroun. Avec l'appui de l’ingénieur agronome Jonas ABESSOUGUIE dont le cabinet, AC Ingénierie
Agricole SARL, est spécialisé dans la mise en place des unités de production
agricole, il a énoncé les avantages du cacao sur les autres spéculations, à
savoir sa compatibilité et son voisinage amical avec d’autres cultures, la
légèreté de sa prise en main ainsi que son aura commercial dans les pays à
forte consommation de produits chocolatiers et d’autres dérivés du cacao.
Cependant, a-t-il précisé, les consommateurs des produits à base de cacao
sont très exigeants de nos jours. Il a pris comme exemple des tonnes et des
tonnes de cacao camerounais rejeté ou acheté à des prix dérisoires parce que sa
qualité ne répondrait pas aux normes fixées par lesdits consommateurs. En
conséquence et toujours dans son souci d’être concret, il préconise la mise en
place d’une véritable zone de production du cacao dans le Nyong-et-Kellé et
partant dans les villages Ndog-sul. En outre, il aimerait que cette mise en
place se fasse avec les moyens des Ndog-sul eux-mêmes qui seront accompagnés
sur le plan technique par AC Ingénierie
Agricole SARL. En effet, ce cabinet d’ingénierie agricole, dont la compétence et
l’expérience sont avérées, accompagnera les Ndog-sul en mettant à leur
disposition des intrants, des produits phytosanitaires et des modules de
supervision de leurs plantation à des prix qu’ils auront la possibilité de
négocier. Ceci aura l’avantage d’uniformiser les plantations et d’assurer la
production d’un cacao ayant un label Ndog-sul dont la qualité pourra être
garantie et par conséquent recherchée par les acheteurs.
M. ABESSOUGUIE Jonas a eu l’occasion de s’adresser aux membres des sections
rurales pour leur présenter le travail déjà abattu sur le terrain. Il en
découle qu’au cours de l’année 2013, ligne de départ du projet cacao label
BANS, environ 30.000 plants ont été mis en terre. L’année 2014 a démarré avec
la mise en terre d’environ 120.000 plants. Les prévisions pour l’année 2014
telles qu’envisagées par ACIAS au vu du potentiel existant sont de 600.000
plants. Le Président du BANS aimerait qu’à la fin de son mandat en 2017 les
Ndog-Sul aient planté 1000 hectares de cacao.
Cependant, ce déploiement agricole devrait se faire de manière ordonnée. M.
ABESSOUGUIE Jonas a expliqué dans toutes les sections que les GIC qui jadis
représentaient le socle des organisations paysannes et rurales ne répondent plus
à la nouvelle donne légale reposant sur l'Acte Uniforme OHADA. Celui-ci reconnaît
plutôt les Sociétés Coopératives. C’est ainsi que de concert avec le Président
National, il a fortement recommandé la mise en place des Sociétés Coopératives
dans nos villages. Celles-ci géreront le projet cacao ainsi que d’autres
spéculations et filières identifiées porteuses. Elles auront
aussi l’avantage de pouvoir s’adresser en toute confiance aux structures
d’octroi de crédit et d’aide aux paysans afin d’améliorer leur productivité.
C’est dans la même lancée que le Président National a annoncé que les activités
de la banque Ndog-Sul, la COBANS, seront exclusivement orientées vers l’octroi
de crédits aux sociétés coopératives Ndog-sul et même aux membres du BANS dont
les activités au sein de celui-ci ne souffrent d’aucune irrégularité. Avant la
tournée, plusieurs coopératives avaient déjà déposé leur demande d’inscription
dans les services compétents du ministère de l’agriculture. La section de
Lindoi a ainsi reçu son certificat d’inscription des mains du Président
National. A l’étape d’Edéa, nous avons appris que Libellingoi-nord avait
également été agréé et que son certificat d’inscription était disponible.
Le Président National a fortement encouragé les Ndog-sul résidant dans les
grandes villes à supporter le projet cacao et à se rapprocher des sections de
leur village d’origine pour s’imprégner de l’évolution dudit projet à la base.
Il leur a demandé d’être des soutiens de taille aux cacaoculteurs de nos
campagnes et au besoin de s’investir eux-mêmes à 100% lorsque cela leur est
possible.
Le chassé-croisé dialectique qui a suivi chaque exposé des Présidents
Nationaux a permis aux Ndog-sul dans chaque section d’exprimer ses
préoccupations majeures. Il est ainsi apparu que la notion de fiches
d’inscription ayant été envoyées dans les sections n’était pas encore comprise.
Lucien Célestin MINKA a ainsi pu expliquer que lesdites fiches avait un
double-rôle : donner au Bureau National une lisibilité claire sur la
démographie et les compétences Ndog-sul actuelles et servir de première étape à
la mise sur pied d’une carte de membre du BANS dont le rôle sera de ressortir
les activités de chaque membre dans sa section. Il a donc fermement encouragé
les membres traînant le pas à acquérir ces fiches, à les remplir et à les
retourner au Bureau National afin de recevoir en retour leur carte de membre.
D’autres questions ayant trait à de nombreux autres points touchant le
fonctionnement des sections et du projet cacao ont pu trouver des réponses
satisfaisantes. Des doléances diverses ont également été exprimées et certaines
ont trouvé des réponses appropriées séance tenante. C’est ainsi que la section
de Mangenda II a reçu un coup de pouce de 25.000 CFA du Bureau National pour la
reconstruction de son école primaire. La section Temple d’Eséka, qui a reçu les
félicitations particulières du Bureau National pour la qualité de ses rapports
d’activités, a également été encouragée dans ses activités de développement
(acquisition de chaises, tentes, tables, etc) par l’entremise d’une enveloppe
de 100.000 CFA. La section de Mambinè à reçu de la part du Président National
qu’une pépinière de 10ha soit 12.000 plants de cacao soit mise en place et les plants distribués
aux membres du BANS qui auront préalablement défriché des surfaces
conséquentes.
Des points négatifs ont été également distribués selon le sacro-saint principe
du « qui aime bien châtie bien ».
Les sections de Lihong, Bot-Makak, Boumnyebel, Ngi-Bongo, Si-Bongo,
Makak-Log Bakoo et Makop-Log Bakoo ont reçu un zéro pointé pour avoir répondu
absents lors de cette tournée. Cependant, dans son souci de ne laisser aucun
Ndog-Sul en dehors de la nouvelle dynamique de la famille, il a été résolu que
tout soit mis en œuvre pour que ces sections reçoivent le Bureau National.
Certaines, à l’instar de Song-Ntap et d’Edéa, bien qu’ayant reçu le Bureau
National, n’ont pas vu leur exécutif installé car le nombre de membres présents
n’encourageait pas à le faire. Le Président National les a néanmoins exhortées
à user du tamtam de ralliement pour réunir les Ndog-sul de leur contrée afin de
faire le plein et de légitimer leur exécutif.
Des agapes monstrueux et des cadeaux divers ont été offerts aux membres du
Bureau National du BANS dans toutes les sections. Les mets de toutes sortes ont
été offerts par des femmes et filles enthousiastes comme pour traduire leur
marque de reconnaissance à l’endroit de l’homme qui a remis le train du
développement des Ndog-sul sur les rails ainsi qu’à ses collaborateurs. Les
hommes ont offerts également des cadeaux variés allant des bêtes à quatre pattes
aux vivres de toutes sortes comme pour soutenir les actions concrètes du Président
National et de son équipe.
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