Thursday, May 23, 2013




Discours prononcé par Lucien Célestin MINKA
              Le 09 Mars lors de l’installation du bureau BANS de Paris.


NDOG SUL !

NDOG SUL !

NDOG SUL !

Monsieur Le Président et cher frère,
Distingués membres du bureau de la Section BANS de Paris,

Mes frères et mes sœurs, mes chers enfants,
Je vous remercie du fond du cœur, pour avoir répondu présent à cet appel. Cela témoigne de l’importance que vous attachez à la grande famille Ndog-sul.

Je félicite vivement le bureau récemment élu pour son dynamisme et son engouement et, j’espère, pour sa totale dévotion au BANS.

Je vous transmets également le salut fraternel des membres du Bureau National qui n’ont pas pu m’accompagner, et de l’ensemble des Ndog-sul qui sont de tout cœur avec vous.

Par contre, j’ai le plaisir d’avoir à mes côtés, le Président de la section de Limbe qui a sacrifié de son temps, de son énergie, et de ses moyens financiers pour venir m’assister dans cette exaltante mission.
Merci monsieur Le Président !

Je suis venu réchauffer ce sang ancestral qui coule dans les veines de nos parents, qui coule dans vos veines, ce sang qui coule dans les veines de nos enfants et qui coule également dans mes veines.
Je suis venu vous dire combien ce sang est précieux.

Le flambeau Ndog-sul ne doit jamais s’éteindre !

Nous avons apprécié à sa juste valeur votre geste de générosité aux obsèques de son Excellence Augustin Frédéric KODOCK, de regretté mémoire.
Je vous exhorte à rester davantage soudés et unis pour le rayonnement de notre famille, tant il est vrai que vous constituez la vitrine du BANS ici, en France et pourquoi pas dans l’Union Européenne.

Restez donc vigilants pour capter tout ce qui défile devant vos yeux, tout ce qui passe par vos oreilles, afin de l’introduire dans cette matrice qui pondra des idées nécessaires au bien-être de nos populations rurales.

Pour ce faire, il vous est impératif de consacrer au moins une minute par jour à vous demander ce qui pourrait impulser le développement dans nos villages. A ce titre, je vous recommande qu’il soit inscrit en permanence dans l’ordre du jour de vos réunions un point intitulé projets villageois.

Vous êtes nos vaillants et valeureux ambassadeurs ; à travers vous l’espace culturel BANS peut bénéficier certainement de beaucoup d’atouts et d’opportunités de partenariats gagnant-gagnant dans divers domaines.


Le développement passe par les échanges. Ceci est valable pour les nations, mais également valable pour les individus. Pour notre cas, nous n’avons rien d’autre à échanger que nos produits agricoles et notre culture. Si nous ne produisons pas, nous sommes condamnés à mourir, et à mourir de misère.

Tel est le triste constat !

Des années durant, nous avons résisté parce que nous bénéficiions encore d’un sursis : la forte mortalité infantile, la sous-scolarisation des enfants, le bas niveau de l’espérance de vie des adultes et j’en passe.

Nous avons résisté parce que nous arrivions encore à cultiver artisanalement nos terres,  juste pour l’auto-consommation. Pendant ce temps, d’autres peuples ont maîtrisé d’autres procédés de culture, allant aujourd’hui jusqu’à la mécanisation tout en soignant leur patrimoine culturel.


A l’heure où je vous parle, plusieurs menaces planent sur nos têtes :

-         la plus grave pouvant être la confiscation de nos terres pour non-exploitation,
-         ensuite - le lit du pauvre étant fécond - l’incapacité de nourrir et de scolariser nos enfants,
-         enfin l’incapacité de nous soigner.

Allons-nous rester pantois devant ce mélodrame qui se joue devant nos yeux? Nous qui pouvons en mesurer les conséquences.

 Je suis venu, vous disais-je à l’entame de mon propos, réchauffer ce sang ancestral qui coule dans nos veines. Ce sang qui faisait de  nos ancêtres de vaillants combattants. Ceux-là mêmes qui sont partis de Ngog-lituba jusqu’à Mabun, passant par Manguenda, Mayebeg, Mambinè, conquérant, au prix de leurs vies, des terres et des villages dont nous avons hérité aujourd’hui.
Avons-nous le droit de nous en déposséder ?

Je suis venu vous demander d’agir.
Il faut que tu fasses quelque chose, il faut que je fasse quelque chose, que chacun de nous à son niveau fasse quelque chose.
Sinon les Ndog-sul sont appelés à disparaître, à être rayés de la carte.

Je vous remercie.
                                  






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